Pourquoi nourrir les abeilles ?

Les abeilles domestiques ont besoin de protéines (acides aminés), de glucides (sucres), de lipides (acides gras, stérols), de vitamines, de minéraux (sels) et d’eau. Ces nutriments doivent toujours être présents dans des proportions qualitatives et quantitatives précises pour garantir une nutrition optimale.

En pratique, les apiculteurs nourrissent leurs colonies pour maintenir une population optimale, notamment pour : une meilleure collecte de nectar, la pollinisation des cultures, la division des colonies au printemps/été, l’élevage des reines et, bien sûr, un hivernage efficace. Plus récemment, la nutrition de complément est également utilisée pour compenser les dommages causés par les traitements chimiques agricoles.

Protéines et acides aminés

Les jeunes abeilles (1 à 14 jours) consomment des protéines issues du pollen rapporté à la ruche. Les abeilles âgées de 1 à 8 jours reçoivent des protéines à travers la nourriture produite par les nourrices : un mélange de sécrétions glandulaires, de pollen et de miel. Les larves et la reine se nourrissent de gelée royale sécrétée par les nourrices âgées de 5 à 15 jours.

Bien que la quantité exacte de protéines et d’acides aminés nécessaire au bon développement des larves et de la reine soit inconnue, la composition chimique de la gelée royale est bien étudiée. Durant les 5 à 6 premiers jours, les abeilles consomment de grandes quantités de pollen pour assurer leur développement. Un manque de protéines entraîne un sous-développement des glandes. La gelée royale et le pollen garantissent une croissance adéquate. Ce besoin diminue chez les ouvrières à partir du 10e au 14e jour, où elles tirent ensuite leurs nutriments du miel issu du nectar.

Glucides

Les glucides sont omniprésents dans l’alimentation naturelle des abeilles et constituent leur principale source d’énergie. Les abeilles peuvent digérer le glucose, le fructose, le saccharose, le maltose, le tréhalose et la mélezitose. En revanche, elles digèrent mal, voire pas du tout, le rhamnose, le xylulose, l’arabinose, le galactose, le mannose, le lactose, la raffinose, la dextrine et l’inuline – certains étant même toxiques. Les différences digestives entre larves et adultes proviennent de la présence ou de l’absence d’enzymes spécifiques.

Vitamines

Les vitamines sont naturellement présentes dans le miel et sont essentielles à la santé des abeilles. Lorsqu’elles produisent de la gelée royale pour les larves ou la reine, une alimentation riche en vitamines est indispensable. Pour une ponte de qualité, les abeilles ont besoin de la vitamine C et de vitamines du groupe B : thiamine (B1), riboflavine (B2), niacine (B3), pyridoxine (B6), acide pantothénique (B5), acide folique (B9) et biotine (B7).

Eau

Les abeilles utilisent l’eau pour diluer le miel épais, maintenir l’humidité dans la ruche et réguler la température du couvain. Les besoins en eau dépendent de la température extérieure, de l’humidité ambiante, de la force de la colonie et de la quantité de couvain présent. Les abreuvoirs doivent idéalement être placés à l’ombre pour éviter que l’eau ne chauffe.

Minéraux

Les abeilles, comme d’autres espèces animales, ont besoin de minéraux tels que le sodium, potassium, calcium, magnésium, chlore, phosphore, fer, cuivre, iode, manganèse, cobalt, zinc et nickel. Le pollen contient tous ces minéraux essentiels au bon développement des abeilles.

Alimentation complémentaire

Au début du printemps, lorsque le nectar et le pollen sont absents ou insuffisants, ainsi qu’en période de disette, une alimentation de qualité peut jouer un rôle important dans la survie et la progression des colonies. Lorsque l’apport naturel diminue, la reine pond moins, ce qui peut entraîner une baisse de population même en présence de réserves de miel. Cela se produit souvent lors de fortes sécheresses estivales ou de longues périodes de pluie.

Suppléments protéiques

L’homme a longtemps cherché à remplacer le pollen naturel par des alternatives végétales ou animales. Bien que de nombreux aliments contiennent des protéines, aucun ne remplace totalement le pollen floral. Certains compléments peuvent néanmoins soutenir les colonies en période de pénurie.

La farine de soja et la levure de bière, seules ou combinées, offrent aux abeilles des protéines, acides aminés, lipides, vitamines et minéraux essentiels à leur reproduction. Ces compléments peuvent être donnés sous forme de pâtée ou de poudre sèche dans des nourrisseurs. En l’absence de ressources naturelles, ils constituent une alimentation artificielle viable.

Utilisation du sucre

L’usage du sucre dépend en partie du coût. Les sirops de saccharose (betterave ou canne à sucre), associés à des protéines, permettent de fabriquer des pâtées stables. Le miel peut également être utilisé, bien que plus coûteux et comportant un risque sanitaire (transmission de maladies), absent avec les sirops sucrés.

L’ajout de 10–12 % de pollen à une pâtée ou un sirop augmente la teneur en nutriments essentiels. Il ne faut jamais utiliser de miel ou de pollen provenant de colonies malades, car cela pourrait affaiblir ou détruire la ruche.

Ajout de médicaments

Des traitements contre les maladies digestives ou autres peuvent être ajoutés à l’alimentation si nécessaire. Ils ne doivent jamais être administrés aux colonies de production dans les 5 semaines précédant une miellée importante. Les produits préventifs contre la nosémose peuvent être ajoutés aux sirops, pâtées ou pollen pur.

Compléments en glucides

Avec une bonne gestion, les colonies auront toujours suffisamment de nourriture, quelle que soit la saison ou la miellée. En cas de mauvais temps, c’est à l’apiculteur d’intervenir. Le développement du couvain nécessite une alimentation constante. Les sirops à base de betterave, canne à sucre ou glucose liquide sont des substituts acceptables.

Précautions lors du nourrissement

  • Nourrir en fin de journée pour éviter le pillage
  • Réduire l’entrée de la ruche
  • Limiter les perturbations

Nourrissement au sucre sec

Le sucre sec est utilisé en fin d’hiver lorsque le sirop ne peut pas encore être distribué. Il est déposé sur le couvre-cadres retourné ou directement sur les têtes de cadres. Ce type de nourrissement limite fortement le risque de pillage.

Approvisionnement en eau

Les abeilles doivent avoir un accès permanent à de l’eau propre. Un manque d’eau affecte négativement leur comportement, alimentation, physiologie et élevage du couvain. Même en présence d’une source naturelle, l’apiculteur doit prévoir un abreuvoir propre et accessible. Un rucher où les abeilles ont en permanence nourriture et eau donne des colonies fortes et saines.

Source : pcelarstvo.hr

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